LE PLUS. Le géant américain a plié ! Microsoft, qui voulait restreindre la revente des jeux d'occasion et l'utilisation de la Xbox One à une connexion internet permanente, a finalement décidé de faire marche arrière. Alors, preuve faiblesse ou de bon sens ? Notre contributeur Jérémy de Benedictis nous donne son avis.
Mercredi 19 juin, Microsoft lance en catimini une annonce qui va bouleverser le monde du jeu vidéo une semaine après l’E3. Et quelle annonce !
Là où l’E3 tourna nettement en faveur d’un concurrent Sony, fier d’annoncer à coup de trolls que non, sa Playstation 4 ne sera ni zonée, ni bridée par des DRM, ni soumise à une connexion permanente obligatoire. Microsoft décide, plusieurs jours d’accalmie plus tard, de retourner sa veste sur ses choix stratégiques (loin d’être clairs, soit dit en passant) annoncés lors du salon.
Quelle mouche a donc piqué les équipes de Microsoft cette dernière semaine ? Un laïus complet fut rédigé et mis en ligne sur le site officiel Xbox pour confirmer ce changement opéré dans la stratégie constructeur, indiquant que la future Xbox One (prévue pour novembre 2013 aux États-Unis et en Europe) ne sera plus obligée de se connecter toute les 24 heures pour faire fonctionner ses jeux.
Il sera également possible de revendre les jeux d’occasion à d’autres personnes et que la console sera totalement dézonée !
De grâce, la prochaine fois, dites cela lors d’une conférence mondiale et non une semaine après par la porte de derrière, même si on peut apprécier la décision qui fut sûrement le fruit de nombreux retours négatifs de la part des joueurs. "Nous avons écouté et entendu clairement vos retours ; vous voulez le meilleur des deux mondes", dixit le communiqué de presse.
L'aveu de faiblesse de Microsoft
Cette déclaration, aussi honnête et bénéfique soit-elle envers les futurs acquéreurs, a le mérite de soulever une question, qui peut être blessante pour une entreprise de l’envergure de Microsoft.
La communication, tant interne qu'externe, semble être le talon d’Achille de ce qui est un immense château de cartes.
Steve Ballmer, l’actuel PDG de Microsoft, a beau faire le show à chaque conférence, il fait preuve d’un étonnant manque de liant entre ce qu'il dit et ce qui est fait. À tel point que sa propre équipe n’est pas capable de clairement se dispatcher les bonnes informations. En a résulté la cacophonie post-E3 que l'on a connu.
Les DRM étaient-ils du ressort de Miscrosoft ou des éditeurs de jeux ? S’agissait-il d’une connexion permanente ou d’une simple connexion toutes les 24 heures ? Le personnel de l’entreprise a joué le jeu de répondre aux questions des journalistes, au prix de perdre en crédibilité à cause de déclarations parfois totalement confuses. En témoigne l’interview d’un ingénieur Microsoft déclarant, le 17 juin dernier (soit deux jours avant le communiqué de presse officiel), que "la Xbox vérifie automatiquement la connexion toute les 24h."
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La Xbox One au salon du jeu vidéo de Los Angles, le E3, le 11 juin 2013 (CASEY RODGERS/AP/SIPA). |
Un peu comme un orchestre sans chef pour le diriger, Microsoft se livrait sans armes sur le champ de bataille des sites et magazines spécialisés.
Le coup de grâce fut donné lorsque Don Mattrick lui-même, et actuel vice-président de la branche business de Microsoft, a déclaré le 12 juin que "les joueurs qui n’ont pas de connexion internet n’ont qu’à jouer sur Xbox 360" ! Une déflagration telle, dans la communication Microsoft, que deux jours plus tard, la firme la fait retirer de Youtube. Drôle de méthode !
Une chose est sûre, chez Microsoft, on a récemment pris les mesures de telles décisions, en écoutant à la fois les joueurs du monde entier – car le monde n’est pas américain ! – et ses propres équipes d’analystes.
Une réunion qui a sûrement dû se faire dans le bruit et le déchirement, les stratégies financières s'éclipsant derrière la peur de perdre des clients.
Par peur de perdre sa base importante fidèle à la Xbox 360, Microsoft a donc décidé, en dernière minute, d’officialiser en catimini ce qui l'avait été en grande pompe par son concurrent lors de l’E3 concernant la Playstation 4. Ce choix et ce revirement sera-t-il bénéfique pour l’entreprise ?
Là où certains joueurs verront finalement une occasion de revenir sur leurs pas, d’autres auront déjà jeté leur dévolu sur une Playstation 4 moins chère, bien calée dans sa stratégie, et qui ne changera pas, telle une girouette, son fonctionnement au gré de certains retours.
Au final, il s’agit d’une affaire de cœur et de goût, mais si vous voulez mon avis, ma confiance penche pour Sony qui sait clairement s’orienter vers ce que le joueur veut ou voudra à l’avenir, tandis que Microsoft ne fait finalement que suivre la tendance imposée par d’autres entreprises.
Mais tout le monde ne peut pas être Steam ou Netflix, n’est-ce pas ?
Source : leplus.nouvelobs.com
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