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Steve Jobs : "C'est l'éditeur qui augmente les tarifs. Pas Apple."

L'intervention d'Eddy Cue, à l'occasion du procès Apple sur la fixation du prix des livres numériques, était particulièrement attendue. Désigné comme le bras droit de Steve Jobs, il fut interrogé longuement sur les rencontres qu'il fit en 2009 avec les dirigeants des maisons d'édition - et la question du « problème Amazon ». À l'époque, la firme de Seattle impose un modèle de vente de 9,99 $ pour les livres numériques. Pas du goût des éditeurs...

Eddy Cue

« Ils nous ont dit qu'ils voulaient des prix plus élevés », a assuré Eddie, qui prit part à toutes les négociations qui ont débouché sur la mise en place de tarifs de vente jusqu'à 14,99 $, pour les titres vendus au travers de l'iBookstore. Mais il a aussi nié que les prix ont été calculés pour forcer Amazon à accepter des accords similaires, qui auraient permis d'augmenter également les tarifs publics. 

Il nie également avoir contraint ou encourager les éditeurs à imposer le contrat de mandat aux autres revendeurs. Et si les relations se sont multipliées avec les maisons, c'est que les négociations furent âpres. « S'ils s'étaient parlé les uns les autres, je crois que j'aurais obtenu un accord sur les offres faites bien plus facilement. »

Et Cue a attesté que, si Jobs surveillait de près les discussions, il était complètement indifférent à la position d'Amazon. Jobs se préoccupait simplement des fonctionnalités à venir pour l'iBookstore : allait-on autoriser l'autoédition, est-ce qu'Amazon le proposait... Cue répondait franchement : oui. Et oui. 

Pourtant, quand on lui demande si Jobs avait conscience que les éditeurs, une fois l'iBookstore lancé, pourraient retarder la commercialisation de leurs nouveautés en numérique sur Amazon, il attaque : «Je pense, oui. C'était un type intelligent. » Néanmoins, aucune entente à l'horizon : « Je ne pense pas qu'ils aient travaillé ensemble sur l'accord auquel je travaillais moi. »

Faire plaisir à Steve Jobs, en fin de vie
l'accord était "très important pour lui"

Aujourd'hui, Cue est vice-président senior des services internet et logiciels chez Apple, et supervise le bon fonctionnement de l'iTunes Store, de l'App Store, de l'iBookstore et des services Cloud. Il assure également d'une grande fidélité à Jobs : « Je voulais arriver à conclure [cet accord] dans les temps, parce que c'était très important pour lui. » Et de se montrer très fier du succès de ces opérations. Car Steve Jobs, atteint d'un cancer, était déjà très malade quand l'iPad fut lancé.

Buterman, l'avocat du ministère de la Justice aura tenté de le faire flancher : « N'est-il pas vrai, monsieur, que tout au long de vos négociations avec les éditeurs, vous avez constamment présenté votre contrat comme un moyen pour eux de changer le cours du marché du livre numérique ? » Cue réfute, simplement. Alors, comment expliquer l'intervention de David Shanks, patron de Penguin, qui durant le procès, assurait qu'il ne signerait pas si les autres ne signaient pas ? Simple : « Ce n'est pas inhabituel. Personne n'aime être le premier à signer. Tout le monde pense obtenir une meilleure offre en étant le dernier à signer. »

Dans tous les cas, il campe sur sa position : « Je n'ai pas augmenté les prix. » En fait, Apple n'a augmenté aucun tarif. Ce sont les éditeurs qui l'ont fait. Et Jobs le confirma dans un email envoyé à un étudiant qui se plaignait du prix de vente des livres numériques : « C'est l'éditeur qui augmente les tarifs. Pas Apple. » D'ailleurs, les éditeurs ont été approchés comme tous les autres créateurs de contenus qui ont souhaité arriver sur l'iTunes Store ou l'App Store. 


Les avocats d'Apple, une fois de plus, auront eu l'occasion d'accuser le gouvernement de fonder ses accusations sur de simples allégations, des hypothèses sans fondement, et des conclusions erronées. « Apple exigeait que tous les éditeurs participent au programme », lance le DoJ. Jamais de la vie, rétorquent les avocats. Si le DoJ pense que 9,99 $ était la norme de vente, c'est qu'il est aveuglé par le lobbying d'Amazon. Évidemment, le passage au contrat de mandat introduisait une rupture radicale avec le marché du gros jusqu'à lors mis en place - et qui permettait aux revendeurs de fixer leur prix de vente. 

Source : actualitte.com

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