De retour de Las Vegas, et alors que l'édition 2013 du CES est
maintenant officiellement achevée, l'heure des bilans a sonnée. Et nous nous
intéressons ici au hardware ou plus particulièrement à l'actualité pour les
fabricants de processeurs et à ses implications pour l'année à venir.
ARM, champion incontesté de la mobilité
Signe des temps, le keynote introductif du CES 2013 est revenu à Qualcomm. Après
douze années successives de keynotes Microsoft, l'éditeur de Redmond a tiré sa
révérence non sans une apparition surprise de Steve Ballmer. Et alors que le
thème du keynote Qualcomm était suffisamment généraliste , se résumant à ces
deux mots « Born Mobile », la marque a annoncée ses nouveaux processeurs
tout-en-un à architecture ARM. Il s'agit des SoC SnapDragon S600 et S800 avec à
la clé toujours plus de puissance et un meilleur contrôle de l'autonomie.
Et comme si cela ne suffisait pas, NVIDIA a annoncé dans la foulée le très
attendu Tegra 4, son nouveau SoC à destination des tablettes et autres
smartphones. Si la marque au caméléon est restée trop vague sur les
spécifications de ce nouveau processeur, ce CES n'a fait que confirmer
l'omniprésence d'ARM sur le créneau de la mobilité.
Intel fourbit ses armes
Tandis que les puces ARM équipent la quasi-totalité des terminaux mobiles,
smartphones ou tablettes, Intel n'entend pas se laisser faire. Le fondeur
s'était fixé pour mission de démontrer que son architecture x86 n'est pas
obsolète notamment en terme de consommation face à l'offre ARM. Une
démonstration basée sur Clover Trail, l'Atom Z2760, pour le moins intéressante
et qui, bien que forcément partisane, donne tout de même matière à réfléchir.
Reste que si Intel s'efforce de changer les idées reçues quant à l'efficacité
énergétique de son architecture, on ne peut que constater l'absence d'annonces
de nouveaux smartphones x86 sur ce CES.
Certes Mike Bell, un ancien de chez Apple ayant travaillé sur l'iPhone et
maintenant à la tête de la division mobilité du fondeur, a pu annoncer l'arrivée
de Lexington, un Atom conçu pour les marchés émergents avec le soutient d'Acer
notamment mais voilà il est bien difficile de s'enthousiasmer pour un SoC dont
le design de référence propose un écran en 320x240 pixels. D'un autre côté,
Intel a évoqué sa feuille de route pour les processeurs Atom quadri-coeurs, nom
de code Bay Trail, à destination des tablettes et gravés en 22nm et attendus
pour l'été 2013.
Haswell : circulez il n'y a rien à voir
Intel qui n'a finalement que très peu évoqué sa nouvelle micro-architecture
Haswell à destination des PC de bureau. Il faut dire que les processeurs Core de
quatrième génération ne sont pas attendus avant l'été. De fait, les partenaires
du fondeur comme Asus, EVGA et MSI n'avaient pas grand chose à montrer en
matière de cartes mères notamment. Faute de pouvoir exhiber leurs futurs designs
Haswell à socket LGA1150, les intéressés nous ressortaient le X79 des cartons
avec une nouvelle série de cartes mères LGA2011 en prévision de l'arrivée de
nouveaux processeurs Core i7 gravés en 22nm dans l'année.
AMD : première tablette Hondo chez Vizio
Pour AMD, le CES fut avant tout l'occasion de parler de sa feuille de route
en matière de processeurs pour l'année à venir. Ainsi dès le printemps AMD
lancera sa nouvelle génération d'APU Richland mais l'annonce la plus
intéressante était l'arrivée d'une première tablette Windows 8 à processeur x86
AMD. C'est l'américain Vizio qui s'y colle avec un design ma foi séduisant dont
on ne sait s'il traversera l'atlantique. Et alors qu'AMD a annoncé la mise au
point de processeurs à architecture ARM pour le monde serveur, l'ex fondeur de
Sunnyvale n'a toujours pas annoncé de projet similaire pour ses activités plus
grand public. On retiendra enfin de l'activité graphique d'AMD, faute d'annonce
de nouveauté majeure, un renommage abracadabrantesque qui ne fait honneur à la
marque.
Windows RT et la débâcle annoncée ?
Dans cette bataille des architectures, ARM vs x86, Intel possède un allié de
choix ou à tout le moins inattendu. Lors du développement de Windows 8,
Microsoft a pourtant lâché une bombe à l'encontre de son partenaire de toujours.
L'éditeur a en effet mis au point, parallèlement à Windows 8, une version de
Windows opérant sous ARM : il s'agit de Windows RT. C'est Windows RT qui anime
Surface, la première tablette de Microsoft et qui n'est pas exempt de défauts
comme nous avions pu le relever dans nos tests. Et si Steve Ballmer a profité du
keynote de Qualcomm pour présenter deux nouvelles tablettes Windows RT, dont la
Samsung ATIV, il n'aura pas fallu plus de quelques jours au fabricant coréen
pour infliger un camouflet à Microsoft. Samsung a en effet annoncé que ce modèle
de tablette ne serait pas commercialisé outre-atlantique en raison d'une faible
demande et de la confusion des consommateurs entre Windows RT et Windows 8. Et
c'est précisément ici qu'Intel joue sa meilleure carte : puisque Windows RT a du
mal à convaincre, le fondeur insiste sur ses processeurs Atom ou Core qui
équipent tablettes et Ultrabook hybrides, tous opérant sous Windows 8, la «
vraie version » de Windows. Et alors que les tablettes Windows RT ont brillé par
leur absence à ce CES, on ne peut pas en dire autant des machines Windows 8.
Windows 8 se décline à toutes les sauces
Bien que Microsoft ait déserté le CES, l'éditeur restait omniprésent
notamment sur le stand Intel où les Ultrabooks portaient haut les couleurs du
système d'exploitation. Nombre de fabricants ont en effet annoncés au CES des
machines Windows 8 pour le moins étonnantes. De la résurrection des PC
tout-en-un, dont certains se transforment en tablette Android, à la vague
d'Ultrabooks tactiles en passant par des écrans sans fil tactiles permettant de
profiter de Windows 8 et des tablettes haute performance conçues pour le jeu
vidéo, le dernier système d'exploitation profite d'un large soutient de
l'écosystème en place. Le chinois Lenovo s'est d'ailleurs particulièrement
illustré avec son Ultrabook/tablette Helix, son PC tout-en-un autonome avec
batterie intégrée et son écran sans fil. On retiendra de cette avalanche de
designs, qu'à trop partir dans tous les sens, l'industrie cherche encore le
meilleur véhicule pour le Windows 8. Le consommateur profite d'un large choix,
mais à l'avenir il ne fait aucun doute que seuls les concepts les plus vendeurs
perdurent au détriment des autres. Et s'il y a bien une tendance avérée : le PC
Windows 8 de 2013 se doit d'être tactile.
Malheureusement, Surface Pro, la tablette tactile Windows 8 de Microsoft
n'était pas présentée publiquement sur le salon, l'éditeur se contentant de la
présenter à quelques médias triés sur le volet dont nous ne faisions hélas pas
parti.
NVIDIA lance sa propre console
Comment refermer ce bilan hardware du CES sans évoquer NVIDIA et sa
surprenante annonce ! Avec Project Shield, la marque s'apprête à commercialiser
sa première console de jeu vidéo à processeur Tegra 4. NVIDIA préfère parler de
device Android plutôt que de console mais le fait est que Project Shield est une
manette de jeu avec un écran tactile 5 pouces et la possibilité de jouer aux
jeux Android mais aussi aux jeux PC en les streamant depuis son ordinateur via
une connexion Wi-Fi. Alors que notre première prise en main s'avère prometteuse,
plusieurs détails concernant Shield comme son prix ou sa date de
commercialisation posent question. Car contrairement aux fabricants de consoles
de jeux vidéo, NVIDIA ne gagnera de l'argent sur ce produit qu'avec les ventes
de la console et non celles des jeux associés, la marque vantant par ailleurs
son nouveau système comme ouvert. Il sera néanmoins très intéressant de voir
comment NVIDIA réussit le mariage du jeu PC et du jeu Android, ce qui constitue
probablement la promesse la plus intéressante de Shield. En attendant, il ne fut
piper mot d'aucune nouveauté en matière de carte graphique, il nous faudra donc
encore un peu de patience pour voir apparaître la prochaine génération de
GeForce.
Source : cubic.com
www.egilia.ch
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